Record d'Europe et quatrième place pour Alice Finot

Malgré un dernier tour exceptionnel, la Française Alice Finot, âgée de 33 ans, a terminé au pied du podium lors de la finale du 3 000 mètres steeple des Jeux Olympiques de Paris, mardi. Avec un temps impressionnant de 8'58''67, elle s'est emparée du record d'Europe, détenu depuis 2008 par la Russe Gulnara Samitova-Galkina.

Une course mémorable

Alice Finot avait l'occasion de monter sur son premier podium intercontinental ce mardi soir aux JO de Paris. Bien qu'elle n'ait pas réalisé cet exploit en terminant 4e, elle a une fois de plus pulvérisé son record personnel. Son chrono de 8'58''67 dépasse l'ancien record d'Europe de Gulnara Samitova-Galkina, établi en 2008, de quelques centièmes de seconde (8'58''81).

La finale a été remportée par la Bahreïnie championne du monde en titre, Winfred Yavi, avec un temps de 8'52''76, établissant un nouveau record olympique. Elle a devancé l'Ougandaise Peruth Chemutai (8'53''34), championne olympique en 2021, et la Kényane Faith Cherotich (8'55''15), toutes deux toujours en tête de la course.

Une stratégie payante

Dès le début de la finale, un groupe de tête a imposé un rythme très rapide que Finot n'a pas choisi de suivre, respectant son plan de descendre sous les 9 minutes. La championne d'Europe à Rome en juin dernier est restée d'abord dans le groupe des poursuivantes avant d'accélérer progressivement. À 400 mètres de l'arrivée, la Franc-comtoise, résidant en Espagne, était encore 6e avec 30 mètres de retard sur la 4e place. Comme à son habitude, notamment lors des Mondiaux de Budapest 2023 où elle avait terminé 5e, elle a réalisé un dernier tour de folie, dépassant deux concurrentes sous les acclamations du Stade France. Cependant, le trio de tête était trop loin et a terminé au sprint. Finot a tout de même franchi la ligne avec un grand sourire, haranguant le public après cette superbe prouesse.

Des sentiments mêlés mais pas de regrets

« J'ai fait la course rêvée, une course à mon image, a-t-elle expliqué. J'avais écrit sur ma main “joue ta propre partition”. C'était pour ne pas m'égarer, ne pas vibrer trop fort avec le public, ne pas me faire happer par les filles devant. Après 2000 m j'ai débranché le cerveau, j'ai lâché les chevaux, et je me suis reconnectée avec le public, qu'ils courent avec moi, qu'ils m'emmènent. Les filles étaient loin. Mais j'apprends à me connaitre. »

Quant à savoir si elle a des regrets, Finot a répondu : « Je n'ai pas bien passé les dernières barrières, j'avais peut-être deux secondes à gagner encore. Cela veut dire que ma carrière ne s'arrête pas à Paris 2024, il y a encore des choses à aller chercher devant. Aujourd'hui, je suis une athlète accomplie. La place c'était un bonus, la vie continue. Je garde la fierté d'avoir réussi à restituer tout le travail le jour où mes proches, mes amis, la France entière ont vibré sur les mêmes ondes que moi. J'ai senti le public me transmettre de l'énergie, je l'ai vécu à 200% aujourd'hui. Je n'ai pas de regrets. »

Alice Finot a démontré, par cette performance, sa capacité à se surpasser et à marquer l'histoire de l'athlétisme européen. Avec une telle détermination et une analyse lucide de sa performance, elle laisse entrevoir de belles perspectives pour l'avenir de sa carrière sportive.