L'équipe de France prête à en découdre avec les grands favoris

Le Norvégien Johannes Boe, quintuple vainqueur de la Coupe du monde et détenteur de dix titres mondiaux, est sans conteste l’homme à battre dans le monde du biathlon. Avec 85 victoires en Coupe du monde, il n’a plus grand-chose à prouver, mais reste animé par un dernier défi avant la fin de sa carrière, prévue pour la saison olympique de 2026 : battre les 95 victoires de son compatriote légendaire Ole Einar Bjoerndalen et égaler les sept gros globes de Martin Fourcade.

Mais pour maintenir la tension et l’excitation, Boe appelle à une plus grande concurrence, un défi que l’équipe de France semble prête à relever cette saison.

Un Français dans le viseur de Boe ?

Lors de l’intersaison, Johannes Boe a exprimé, avec son habituelle dose d’humour, son souhait d’avoir des adversaires à sa hauteur tout en continuant à dominer le circuit. Cette remarque, presque provocatrice, a trouvé un écho chez les Français, dont les ambitions sont plus claires que jamais après un hiver difficile en 2023. Dimanche dernier, le relais parfait des Bleus, marqué par une victoire éclatante avec seulement deux pioches, a montré que l’équipe de Quentin Fillon Maillet et Émilien Jacquelin revient avec de nouvelles certitudes.

L’entraîneur Simon Fourcade souligne que le respect des Norvégiens envers les Français est revenu :

« Le tir revient à la normale chez nous. On va essayer de capitaliser sur cette confiance et mettre le doute dans la tête des adversaires. »

Des leçons tirées d’une saison compliquée

La saison passée, marquée par une domination sans précédent de la Norvège, avait laissé les Français dans une situation inconfortable. Malgré des ambitions élevées en début d’hiver, il avait fallu attendre février et la mass-start des Mondiaux pour que Fillon Maillet décroche le premier podium français de l’année. Ce retard à l’allumage avait alimenté les doutes, y compris au sein de l’équipe.

Émilien Jacquelin reconnaît que les Bleus avaient alors tendance à se sentir inférieurs :

« L’an dernier, on s’imaginait peut-être inférieur. Là, on les regarde dans les yeux et on n’a aucune peur. »

Un départ sur les chapeaux de roues cette saison

Le format individuel court de ce mardi (15 km, avec 45 secondes de pénalité par balle manquée) est l’occasion idéale pour les Français de confirmer leurs progrès, en particulier au tir, qui avait été leur talon d’Achille en 2023. Jean-Pierre Amat, l’entraîneur de tir, se dit confiant :

« Les choses se sont mises en place au milieu de l’été. Avoir un tel écart sur les Norvégiens en relais montre que les gars étaient à un très haut niveau. »

Cette dynamique positive s’appuie sur un mélange d’expérience et de jeunesse. Les vétérans Fillon Maillet et Jacquelin, forts de leurs diplômes et médailles, travaillent main dans la main avec des jeunes comme Eric Perrot, 23 ans, qui incarne le futur de l’équipe :

« L’année dernière, notre niveau n’était pas suffisant. Là, il y a une grosse dynamique, on le voit dans les résultats de chacun », déclare Perrot.

Boe n’attend que ça : une rivalité à la hauteur

Johannes Boe, à la recherche de duels épiques, pourrait bien retrouver chez les Français les adversaires capables de le pousser dans ses retranchements. Avec des performances collectives qui rappellent les plus belles années de la rivalité entre Boe et Fourcade, l’équipe tricolore semble armée pour se hisser à nouveau parmi les meilleures nations.

Les courses individuelles qui débutent ce mardi seront un premier révélateur de cette montée en puissance. Pour les Français, l’objectif est clair : retrouver une régularité et bousculer la suprématie norvégienne. Boe, de son côté, savoure déjà à l’idée d’un hiver plus disputé.

Conclusion : une saison palpitante à venir

Alors que Johannes Boe poursuit son objectif de légende, les Français entrent dans cette saison avec une dynamique renouvelée. Si les promesses du relais se confirment sur les formats individuels, le biathlon pourrait offrir cette année l’un de ses plus beaux spectacles. Les Bleus contre les Norvégiens, un classique qui pourrait bien reprendre vie et ravir les amateurs de ce sport exigeant.