Judo et rugby à sept: Amandine Buchard et son projet fou

Nico Par Nico

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À 29 ans, Amandine Buchard, quadruple médaillée olympique en judo, s’apprête à relever un défi sportif hors du commun. L’athlète française ambitionne de participer aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 dans deux disciplines : le judo, son domaine d’excellence, et le rugby à 7, un nouveau terrain où elle se lance avec audace.

Un projet unique et ambitieux

Trois médailles dans le viseur

« Non, pas deux médailles. Trois ! », corrige-t-elle avec énergie lorsqu’on lui parle de ses ambitions pour Los Angeles. Amandine Buchard ne cache pas son objectif : non seulement confirmer sa suprématie en judo, mais aussi se faire une place dans le rugby à 7, un univers où elle repart de zéro.

Pour ce projet inédit, elle s’est associée au Stade Français, un club qui l’accompagnera dans cette double aventure olympique. « L’objectif, c’est de faire les Jeux Olympiques en judo et en rugby », explique-t-elle. « Ce n'est pas envisageable d’abandonner l’une des deux disciplines. C’est la beauté de ce défi : essayer d’être performante dans les deux. »

Une flamme ravivée par le rugby

Si Amandine Buchard a décidé de tenter cette double participation, c’est en grande partie grâce au rugby. Ce sport, découvert comme une « activité ressource » lors d’une période de rejet du judo, l’a aidée à se régénérer mentalement après des années de pression constante.

« J’avais un devoir de ramener tout le temps des médailles en judo. Je ne faisais plus les choses pour moi. Avec le rugby, je me suis éclatée, j’ai retrouvé du plaisir. » Cette parenthèse lui a permis de décrocher une nouvelle médaille individuelle aux JO de Paris 2024.

Un emploi du temps digne d’un marathon

Pour mener de front ces deux carrières, Amandine Buchard s’impose une organisation millimétrée.

Entraînements croisés

Elle s’entraîne avec le Stade Français trois jours par semaine tout en participant à des sessions spécifiques à Noisy-le-Grand pour progresser techniquement en rugby. En parallèle, elle maintient son niveau d’excellence en judo grâce à des préparations ciblées.

Un soutien logistique de haut niveau

Son club met à sa disposition une équipe complète : quatre entraîneurs (deux pour le rugby, deux pour le judo), des préparateurs physiques, une préparatrice mentale, une kiné et un médecin. « Si avec ça, ça ne fonctionne pas ! », plaisante-t-elle.

Des ambitions intactes en judo

Malgré son incursion dans le rugby, Amandine Buchard reste résolue à briller sur les tatamis. « Je ne me suis pas entraînée de novembre à mars en judo, et ça ne m’a pas empêchée d’être médaillée aux Championnats du monde et aux JO. »

Pour l’heure, elle prévoit de revenir en compétition internationale en 2025, lors des Championnats d’Europe à Podgorica et des Championnats du monde à Budapest. L’athlète garde également un objectif personnel en ligne de mire : décrocher un titre mondial senior, qui manque encore à son palmarès.

Une nouvelle identité sportive à construire

Dans le rugby, Amandine Buchard part de zéro. « Je n’ai pas de statut, je suis personne. Mais ça ne me met pas de pression, au contraire. J’ai tout à prouver. »

Elle sait que le chemin sera long pour intégrer l’équipe de France féminine de rugby à 7. Yohanne Penot, directeur sportif du Stade Français, explique : « On ne veut pas brûler les étapes. Elle doit s’adapter aux spécificités du rugby, comme les plaquages, pour devenir une joueuse sélectionnable. »

Le défi d’une vie

Pour Amandine Buchard, ce projet est plus qu’un simple défi sportif. C’est une manière de repousser ses limites, de prouver qu’il est possible d’exceller dans deux disciplines aussi exigeantes

Avec sa détermination légendaire, son talent, et le soutien d’un entourage solide, la judokate-rugbyman incarne l’ambition et l’audace. À quatre ans des Jeux Olympiques de Los Angeles, elle fait déjà rêver ses supporters.

Le double pari d’Amandine Buchard pourrait bien écrire une nouvelle page de l’histoire olympique.

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