Les bleues l'emportent face aux États-Unis

Bousculée en ouverture du WXV par le Canada (46-24), l'équipe de France féminine de rugby a su réagir et se reprendre en battant les États-Unis sur le score de 22 à 14 samedi soir à Vancouver. Cette victoire, obtenue après un match défensivement solide, est un soulagement pour les Bleues qui avaient laissé planer le doute quant à leur état de forme après leur premier revers. En effet, la défaite initiale avait exposé des failles inattendues, notamment sur le plan défensif, et mis en lumière un manque de rigueur inquiétant pour une équipe qui aspire à jouer les premiers rôles lors de la prochaine Coupe du monde.

Une victoire bâtie sur une défense retrouvée

Face aux Américaines, la priorité des Françaises était claire : resserrer les rangs défensifs et retrouver de la cohésion. Le XV de France s’est appliqué à verrouiller les espaces, empêchant ainsi les joueuses américaines de prendre de la vitesse et de s'installer dans le camp français. Cette stratégie a payé : les Bleues n’ont concédé que deux essais, inscrits tardivement par Rachel Johnson (58e) et Hallie Taudoou (80e), loin des sept encaissés la semaine précédente face au Canada.

L’efficacité défensive retrouvée doit beaucoup à l’intensité et à l’agressivité de certaines joueuses clés, notamment Gabrielle Vernier, dont les plaquages appuyés ont déstabilisé les offensives américaines à plusieurs reprises. Cette amélioration est une réponse nécessaire à la débâcle initiale et montre que l'équipe est capable d’adaptation et de résilience.

Une attaque encore perfectible

Cependant, malgré la victoire, tout n’a pas été parfait. Les Bleues ont péché par manque de réalisme offensif, multipliant les maladresses aux abords de la ligne d’en-but américaine. À trois reprises, Assia Khalfaoui a échappé le ballon à quelques mètres de l’essai (8e, 27e, 34e), illustrant les difficultés des Françaises à concrétiser leurs temps forts. Ces erreurs techniques, souvent dues à des passes imprécises ou à un manque de soutien, ont privé l'équipe de points précieux et auraient pu coûter cher face à un adversaire plus expérimenté.

Malgré tout, certaines individualités ont su tirer leur épingle du jeu. Pauline Bourdon, la demi de mêlée, a une nouvelle fois brillé par sa vista et sa capacité à créer des décalages. Elle a été directement impliquée dans les deux premiers essais français : un franchissement éclair suivi d’un service à Marine Ménager (30e), puis une passe rapide pour lancer Romane Ménager (45e). Enfin, Teani Feleu a montré toute sa puissance pour marquer le troisième essai français (49e), creusant un écart décisif (22-0).

Une marge de progression avant d’affronter les championnes du monde

Malgré cette performance encourageante, il faudra montrer bien plus de solidité et de constance pour espérer inquiéter la Nouvelle-Zélande, championne du monde en titre, lors du prochain match le 13 octobre. Les Black Ferns, réputées pour leur jeu rapide et leur précision, ne laisseront aucun espace ni aucune erreur sans sanction. Si les Bleues veulent rivaliser, elles devront non seulement maintenir ce niveau de rigueur défensive, mais aussi corriger leurs imprécisions en attaque.

La victoire contre les États-Unis est un pas dans la bonne direction, mais elle ne doit pas occulter les lacunes encore présentes. Le staff, dirigé par David Ortiz et Gaëlle Mignot, sait que le potentiel de cette équipe est immense, mais que la marge d’erreur est extrêmement réduite au plus haut niveau. À l’approche de la Coupe du monde, chaque match doit servir de leçon pour peaufiner les automatismes et renforcer la confiance du groupe.

Un tournoi déterminant pour le moral et les ambitions

Le WXV, ce nouveau tournoi international, est une formidable opportunité pour les Bleues de tester leurs forces contre les meilleures équipes du monde. Outre le prestige de remporter cette compétition, chaque rencontre est une répétition générale avant la Coupe du monde. Une victoire contre les Black Ferns marquerait un coup fort et prouverait que la France a les armes pour prétendre au titre mondial l’an prochain. Mais pour cela, il faudra allier rigueur, créativité et, surtout, efficacité, trois ingrédients qui ont parfois manqué dans ce début de tournoi.

En somme, cette victoire contre les États-Unis, bien que rassurante, ne doit pas masquer les défis qui attendent les Bleues. Elles devront continuer à progresser, à corriger les imprécisions et à maintenir cette combativité qui a fait leur succès ce samedi. Si elles y parviennent, elles pourraient bien réaliser de grandes choses dans ce WXV et, pourquoi pas, bousculer la hiérarchie mondiale d'ici peu.