Verstappen encore et toujours, Alpine se montre enfin

Le Grand Prix de Las Vegas a fait parler de lui ce week-end, et c'est une nouvelle fois Max Verstappen qui s'est imposé. Alpine et Esteban Ocon se sont distingués également.

Max Verstappen, du grondement à la victoire

La nuit de Las Vegas a été le théâtre d'une course tumultueuse pour Max Verstappen, mêlant mauvaise humeur, controverse et finalement, une victoire éclatante. Le champion en titre n'a pas caché son mécontentement face au cirque entourant le Grand Prix, et dès le départ, il a laissé éclater sa frustration, oubliant d'ouvrir vers un long virage à gauche, ce qui a eu des conséquences dramatiques pour Charles Leclerc, le poleman malheureux.

Sur une piste souillée d'huile de la parade des pilotes, Verstappen a retrouvé ses vieilles habitudes, fonçant droit devant et laissant derrière lui un Leclerc contraint de partir hors piste. Pendant huit tours, le pilote monégasque a protesté et défendu sa position à la radio, tandis que Verstappen, un temps en tête, a été rattrapé par la voiture de sécurité. Les commissaires ont examiné son comportement, évoquant des souvenirs de ses actions discutables lors de courses précédentes.

Lorsque la pénalité de cinq secondes a été annoncée à Verstappen, il a réagi avec un mélange de bouderie et d'ironie. Mais cela n'a pas ébranlé le pilote Red Bull, qui a démontré sa maîtrise en se frayant magistralement un chemin à travers le peloton. Même face à une attaque de George Russell, Verstappen est resté imperturbable. La voiture de sécurité a offert une opportunité inattendue, condamnant une fois de plus Leclerc.

De la mauvaise humeur initiale est ainsi née une performance époustouflante. Verstappen a tout donné, éliminant un à un ses rivaux. Même en fin de course, il a fait preuve d'une générosité rare en ralentissant pour aider son coéquipier Perez dans sa bataille pour la seconde place avec Leclerc.

Finalement, Verstappen, pour se faire pardonner de sa semaine de contrariété à l'égard du spectacle de Vegas, a révélé une autre facette de sa personnalité en entamant une séance de chants. Si au Brésil, c'était du Tom Jones, à Las Vegas, il a opté pour du Elvis, arborant une combinaison similaire à celle du King. Un geste peut-être anecdotique, mais symbolique, comme pour célébrer son triomphe retrouvé.

Au Bellagio, dans les fontaines de Las Vegas, Verstappen a conclu avec un sourire radieux : « Je me suis bien amusé. Le DRS a offert de belles batailles. C'est tout ce que j'adore. Merci au public de Vegas, je reviendrai avec plaisir l'an prochain. » Avec cette 18e victoire de la saison et sa 53e en carrière, Verstappen a effacé l'image du "vilain garçon" pour redevenir le champion incontesté. Seules deux légendes, Schumacher et Hamilton, se dressent encore devant lui au classement.

Ocon impressionne

Une course mémorable s'est déroulée à Las Vegas, et c'est Esteban Ocon qui a volé la vedette avec une performance remarquable. Seizième sur la grille de départ, le pilote d'Alpine a réussi un départ de rêve qui l'a propulsé à la huitième place dès la sortie du premier virage. Le destin a joué en sa faveur lorsque Fernando Alonso, un ancien coéquipier chez Alpine, a connu des difficultés au départ, créant ainsi une opportunité pour Ocon.

La chance a souri à Ocon lorsque l'intérieur du premier virage s'est ouvert devant lui, lui offrant une voie dégagée pour avancer. Il a ensuite combiné habilement bataille et gestion du matériel, se frayant un chemin vers une quatrième place spectaculaire. Avec 12 précieux points ajoutés à son compteur, cette performance marque un retour en force pour Ocon après cinq abandons consécutifs et des résultats mitigés.

Après cette quatrième place à Las Vegas, Ocon a réduit l'écart à seulement quatre points par rapport à son coéquipier Pierre Gasly au classement du Championnat du monde. Les deux pilotes Alpine occupent actuellement les 11e et 12e places, avec 62 points pour Gasly et 58 pour Ocon.

À la fin du Grand Prix, Ocon exprimait sa satisfaction en entrevue, soulignant enfin la réussite qui a été longtemps attendue. Il soulignait la vitesse constante de l'équipe au cours des derniers Grands Prix, soulignant que tout ce dont ils avaient besoin était que les planètes s'alignent, ce qui s'est finalement produit à Las Vegas.

Si le départ a été un moment clé dans la course d'Ocon, la gestion des pneus a été cruciale pour maintenir un rythme constant tout au long de la course. Ocon expliquait que depuis les essais libres 2, l'équipe avait compris comment éviter de dégrader les pneus avant, une stratégie qui s'est avérée payante lors du Grand Prix.

La bataille en piste s'est intensifiée, avec une séquence ultime impliquant une lutte pour la quatrième place entre Ocon et Gasly. Ocon a saisi l'opportunité et a été salué par le patron de l'écurie, Bruno Famin, pour sa gestion exemplaire des pneus. Famin soulignait que la demande de figer les positions n'avait pas été suivie, mais que cela avait joué en faveur d'Ocon en raison de son rythme supérieur.

La quatrième place d'Ocon à Las Vegas n'est pas seulement une victoire individuelle mais contribue également à renforcer l'élan positif chez Alpine. Luca de Meo, le directeur général de Renault Group, a pu constater la sérénité retrouvée au sein de l'équipe tout au long du week-end. Cette performance inattendue d'Ocon offre un élan bienvenu à Alpine et promet des perspectives prometteuses pour l'avenir de l'équipe.