Dans la tension, la France est en maîtrise

Les Bleus de Paul-Henri Mathieu ont parfaitement lancé leur campagne de Coupe Davis en remportant les deux premiers simples pour mener 2-0 face au Brésil, ce samedi. Entre choix stratégique payant et performances solides d’Ugo Humbert et d’Arthur Fils, la France a vécu une journée presque parfaite… jusqu'à une fin de match sous haute tension.

La rencontre entre Arthur Fils et Thiago Seyboth Wild a en effet connu un épilogue mouvementé. Une erreur d’arbitrage a mis le feu aux poudres en offrant un break crucial au Français dans un deuxième set très disputé. Le Brésilien, frustré, a contesté la décision avant que la tension ne grimpe encore après la poignée de main finale. Échanges tendus, regards noirs, il n’en fallait pas plus pour que Paul-Henri Mathieu s’interpose entre les deux joueurs, évitant de justesse une confrontation physique.

Une scène qui rappelle que la Coupe Davis, dans son format traditionnel, pouvait déchaîner les passions. Et le public français, bien chauffé, n’a pas manqué de marquer son désaccord en sifflant Seyboth Wild, qui a quitté le court en applaudissant ironiquement.

Malgré cette fin houleuse, l’essentiel est là : la France mène 2-0 avant les matchs de dimanche et se place en position idéale pour rejoindre la Croatie en septembre.

Ugo Humbert, le métronome tricolore

Dans l’affiche d’ouverture, Ugo Humbert a parfaitement lancé les Bleus en domptant Joao Fonseca (7-5, 6-3). Le jeune Brésilien, révélation de l’Open d’Australie après sa victoire sur Andrey Rublev, représentait la plus grande menace pour la France. Mais le numéro 1 tricolore a su imposer son rythme.

"J’ai réussi à me mettre dans ma bulle et à utiliser l’énergie du public, ça m’a vraiment aidé. En indoor, en France, pour me battre, il faut être costaud", a confié Humbert après sa victoire.

Son agressivité au retour et sa stabilité tout au long du match ont fait la différence. Après un premier set accroché, le Messin a pris l’ascendant pour dérouler dans un deuxième acte à sens unique. Il a ainsi parfaitement préparé le terrain pour Arthur Fils.

Arthur Fils, entre solidité et tension finale

Porté par l’ambiance survoltée du Palais des Sports, Arthur Fils (20 ans) a lui aussi répondu présent. Face à un Thiago Seyboth Wild combatif, le Tricolore a su tenir son rang malgré la controverse arbitrale.

"J’avais joué contre le Royaume-Uni à Manchester, contre l’Espagne à Valence… Ça fait du bien de se sentir pousser à domicile", a-t-il savouré après son succès.

Sa détermination et son énergie lui ont permis de ne pas sortir de son match malgré l’incident final. Une maturité précieuse, qui pourrait être décisive ce dimanche.

Un choix de surface payant

Si la France a brillé, c’est aussi grâce à une préparation minutieuse. Ugo Humbert avait insisté pour jouer sur une surface rapide, adaptée à son jeu offensif. Un choix qui s’est avéré judicieux :

• Un court rapide mais maîtrisable pour ne pas désavantager les autres joueurs français
• Un effet perturbant pour les Brésiliens, moins à l’aise dans ces conditions
• Un soutien du public boosté par une atmosphère explosive

Paul-Henri Mathieu et son staff ont donc gagné leur pari, et cette victoire pourrait bien redonner un élan à l’équipe de France après plusieurs années compliquées en Coupe Davis.

Un dernier point à aller chercher

Dimanche, les Bleus auront trois occasions pour conclure la rencontre et valider leur qualification. Le double, mené par Pierre-Hugues Herbert et Benjamin Bonzi, pourrait être le premier ticket gagnant.

Mais attention : les Brésiliens n’ont pas dit leur dernier mot. Leur équipe de double expérimentée (Melo-Matos) reste redoutable, et la pression pourrait changer de camp si le match venait à s’éterniser.

"Je suis content d’être à 2-0, mais ce n’est pas fini", a prévenu Paul-Henri Mathieu.

L’objectif est désormais de reproduire la même intensité et de s’appuyer sur l’énergie du public pour finir le travail.

Vers un renouveau des Bleus en Coupe Davis ?

Cette performance aboutie face au Brésil pourrait bien marquer un tournant pour l’équipe de France. Depuis l’adoption du nouveau format en 2019, les Bleus ont souvent échoué à atteindre le Final 8. Mais cette génération, menée par Humbert et Fils, semble capable d’inverser la tendance.

Une victoire ce dimanche leur offrirait un billet pour la Croatie en septembre, avec la possibilité de rêver plus grand. Et après une journée aussi intense, le rêve est permis.