Un retour en bronze pour Julia Tolofua

Après onze mois d’absence sur le circuit international, Julia Tolofua a signé un retour prometteur en décrochant la médaille de bronze en +78 kg lors du Grand Chelem de Tachkent, ce dimanche. La Française de 27 ans a dominé la Kazakhe Nazgul Maratova aux pénalités (hansoku-make) dans un combat qu’elle a largement contrôlé grâce à sa maîtrise des prises de garde (kumi-kata).

Ce retour à la compétition était très attendu, notamment après sa médaille d’argent aux Championnats d’Europe 2024 à Zagreb et son titre de vice-championne du monde en 2023. Mais une opération de l’épaule droite, en septembre dernier, l’avait tenue éloignée des tatamis pendant plusieurs mois.

Un parcours solide mais une déception en quarts de finale

Tolofua a bien entamé son tournoi en battant la Russe Dashkina (évoluant sous bannière neutre) dès son premier combat. Mais son parcours a été stoppé en quart de finale par la Japonaise Chihiro Yamaguchi, qui l’a contrée sur un o-soto-gari en fin de combat, lui infligeant un ippon.

Une défaite frustrante pour la Française, qui estime avoir manqué de précision :

« Je me suis un peu ratée sur mon quart de finale. J’ai lancé un o-soto-gari pleine patate et je me suis fait contrer bêtement. Je me suis mise dedans toute seule parce qu’elle m’attendait. Il me manque encore quelques repères après cette longue absence. »

Après ce revers, Tolofua s’est bien remobilisée et a remporté la petite finale face à Nazgul Maratova, décrochant ainsi la médaille de bronze.

Une équipe de France en difficulté à Tachkent

La médaille de Julia Tolofua est l’une des deux seules médailles françaises remportées à Tachkent. La veille, Maxime Gobert avait également décroché le bronze en -73 kg. Une maigre récolte pour la délégation tricolore, qui comptait quatorze engagés.

La seule autre Française en lice dimanche, Liz Ngelebeya (-78 kg), a été battue dès son premier combat par l’Allemande Alina Boehm.

Une absence aux Championnats d’Europe et du Monde… avant un retour en force ?

Malgré ce podium encourageant, Julia Tolofua n’a pas été sélectionnée pour les Championnats d’Europe en avril au Monténégro ni pour les Mondiaux en juin à Budapest. Romane Dicko, médaillée olympique à Paris 2024, lui a été préférée pour représenter la France en +78 kg.

Cependant, Tolofua ne s’inquiète pas pour la suite :

« C’est normal, ça fait un moment que je ne suis pas montée sur un tatami. Je dois encore faire mes preuves pour retrouver ma place. Mais les Jeux de Los Angeles 2028, c’est dans trois ans et demi. J’ai le temps de revenir plus forte. »

Un état d’esprit combatif malgré les blessures

Outre son épaule opérée, Tolofua doit gérer une gêne au genou gauche, liée à de l’arthrose. Mais elle ne compte pas ralentir pour autant :

« L’épaule, ça allait très bien. Le pouce était strappé. Mon seul problème en ce moment, c’est mon genou gauche. Mais j’ai toujours fait avec les blessures, je serre les dents. »

Une collaboration réussie avec le nouveau staff

L’équipe de France a récemment changé de staff, et Kilian Le Blouch, ancien judoka de haut niveau, était à ses côtés en tant que coach. Une première collaboration que Tolofua a particulièrement appréciée :

« Kilian est très pédagogue, il réfléchit beaucoup sur la stratégie des combats. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui, il était très attentif à moi et j’étais très attentive à lui. On a une vision du travail qui se rejoint, c’était vraiment cool. »

Objectif : retrouver son rang et viser les titres majeurs

Cette médaille de bronze à Tachkent marque une première étape pour Julia Tolofua, qui ambitionne de revenir au plus haut niveau et d’aller chercher les titres qui lui manquent. Avec une préparation physique et tactique adaptée, elle pourrait rapidement redevenir l’une des références mondiales en +78 kg.

Si les Championnats d’Europe et du Monde lui échappent cette année, l’horizon 2026-2028 s’annonce prometteur, avec en ligne de mire une participation aux Jeux Olympiques de Los Angeles.

Prochain défi : retrouver son statut sur le circuit et prouver qu’elle peut encore rivaliser avec les meilleures du monde.