Hugo Auradou et Oscar Jegou obtiennent un non-lieu dans l'affaire de Mendoza

Nico Par Nico

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La justice argentine a prononcé, mardi, un non-lieu en faveur des rugbymen Hugo Auradou et Oscar Jegou, accusés depuis juillet de « viol avec violence en réunion ». Bien que la procédure reste ouverte en raison d’un appel interjeté par la plaignante, cette décision constitue une première victoire pour la défense des deux joueurs.

Une décision judiciaire très attendue

Le verdict a été rendu dans une salle d’audience du pôle judiciaire de Mendoza, sous la présidence de la juge Eleonora Arenas. Ce non-lieu marque une étape significative dans une affaire qui a débuté au lendemain des faits présumés, survenus dans un hôtel de Mendoza après un match entre la France et l’Argentine. La nouvelle, transmise rapidement par l’avocat des joueurs, Me Rafael Libarona, a été accueillie avec soulagement par la Fédération Française de Rugby (FFR), ainsi que par les clubs des joueurs, Pau et La Rochelle.

Un processus marqué par les recours de la défense

Depuis le dépôt d’une demande de non-lieu en août, la défense a multiplié les démarches pour contester les charges, retardant ainsi l’évolution de la procédure. Parmi ces initiatives figurait une demande de récusation de la juge Arenas, bien que celle-ci ait finalement rejeté les accusations. Le 4 octobre, le parquet a soutenu la requête de la défense en estimant qu’un doute persistait quant à la nature des événements. Le délibéré de mardi s’est appuyé sur cette incertitude, conformément au principe de droit pénal selon lequel le doute profite aux accusés.

Une interprétation des preuves qui divise

Selon la juge Arenas, les éléments de l’enquête – témoignages, vidéosurveillance et expertises psychologiques – ne suffisaient pas à établir l’absence de consentement. Elle a donc conclu à un non-lieu, estimant que les accusations ne remplissaient pas les conditions nécessaires pour qualifier un délit de viol.

Cependant, cette conclusion est vivement contestée par Me Natacha Romano, avocate de la plaignante. « La décision est infondée et incomplète », a-t-elle affirmé, dénonçant un manque d’analyse approfondie sur le rôle d’Oscar Jegou et sur les événements survenus dans la chambre. Elle a annoncé son intention de faire appel, ce qui portera l’affaire devant une juridiction supérieure.

Les réactions des parties en présence

Du côté des joueurs, cette décision représente un soulagement après des mois de pression et d’incertitudes. « C’est un enfer quotidien d’être accusé à tort », a déclaré Me Antoine Vey, avocat des deux rugbymen, soulignant la volonté de ses clients de laver définitivement leur honneur. Me Céline Astolfe, avocate d’Oscar Jegou, a salué une décision reposant sur des preuves « objectives et éloquentes », notamment les vidéosurveillance et les messages vocaux de la plaignante.

En revanche, la plaignante, qui se dit « dévastée » par ce verdict, continue de défendre sa version des faits. Selon Me Romano, la juge n’a pas suffisamment pris en compte les témoignages et les circonstances entourant l’incident. La plaignante, en proie à une profonde détresse, espère que la procédure en appel permettra de réexaminer les preuves avec davantage de rigueur.

Une procédure loin d’être close

Si le non-lieu marque une étape décisive pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, l’affaire est loin d’être terminée. L’appel interjeté par la plaignante renvoie le dossier à une instance supérieure, et un dernier recours est encore possible auprès de la Cour suprême de Mendoza. Dans ce contexte, les deux joueurs restent sous le feu des projecteurs, alors qu’ils tentent de reprendre une vie normale en France.

L’affaire illustre les tensions et les défis inhérents aux accusations de violence sexuelle, où la recherche de la vérité se heurte souvent à des preuves difficiles à établir et à des interprétations divergentes. Si certains saluent une décision en faveur de la présomption d’innocence, d’autres y voient une illustration des obstacles rencontrés par les victimes pour faire valoir leur voix dans le système judiciaire.

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