Léon Marchand signe un retour humain lors de la coupe du monde

Nico Par Nico

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Lors de son escale en Chine pour la première étape de la Coupe du monde de natation, Léon Marchand, quadruple champion olympique, a montré qu'il est bien humain malgré ses récents exploits exceptionnels. Après 35 jours de coupure post-JO et un mois et demi d'entraînement, il a prouvé qu'il n'était pas infaillible, mais ses performances laissent entrevoir un potentiel immense pour la suite de la saison.

Un champion en rodage

Même s’il a remporté cette première étape, Marchand a montré des signes de fatigue lors de la dernière journée, terminant quatrième au 200 m brasse. C’est un résultat presque rassurant, rappelant la rigueur et le travail nécessaires pour rester au sommet. « Gagner n'est pas une évidence », a-t-il souligné. En Chine, Marchand a choisi de s'amuser et de se préparer pour les échéances à venir, et les résultats sont tout de même impressionnants : il repart avec plusieurs records de France sur les 100 m, 200 m, et 400 m quatre nages, ainsi qu’un record d’Europe au 200 m quatre nages.

Lors du 400 m quatre nages, sa spécialité, il s’est imposé avec un chrono de 4'00''03, battant ainsi le record de France. Sur le 200 m brasse, il a terminé à la quatrième place avec un temps de 2'02''99, toujours en dessous du record national. Avec un décalage horaire de six heures à surmonter et des repères en petit bassin qu'il n'avait plus depuis 2019, ces résultats sont déjà très encourageants pour la suite.

Des ajustements techniques à corriger

Malgré ses performances, Léon Marchand et son équipe technique, composée notamment de ses entraîneurs Nicolas Castel et Bob Bowman (son mentor au Texas), ont relevé plusieurs erreurs techniques, notamment sur les virages. « J'arrivais très souvent mal au mur en papillon », a-t-il reconnu. Ses problèmes de timing, dus à son ajustement entre le bassin de yards (en Amérique) et celui de mètres, lui ont coûté des centièmes précieux.

Sur sa distance de prédilection, le 400 m quatre nages, Marchand a « quasiment raté la moitié de ses virages », selon son entraîneur Nicolas Castel, montrant le manque de préparation dû à son retour récent à l'entraînement. Cela a également affecté sa capacité à enchaîner deux courses en moins d'une heure, mais son potentiel reste indéniable.

Une saison à construire étape par étape

Si Léon Marchand a choisi de commencer sa saison en Asie, c’est aussi pour éviter la pression médiatique française et se concentrer sur son travail en toute tranquillité. Shanghai, avec son anonymat relatif, a offert au nageur toulousain un environnement propice pour retrouver ses sensations et continuer à évoluer.

Pour James Gibson, coach de Florent Manaudou, la situation de Marchand est simple : « Il y a des attentes très élevées autour de lui, comme des records du monde. C'est un nageur incroyable, mais il a pris une pause et c'est encore très tôt dans la saison. » L’essentiel, selon lui, est que Léon prenne du plaisir et continue à découvrir de nouvelles expériences lors de cette Coupe du monde.

La suite en Corée du Sud et Singapour

Après sa première étape réussie en Chine, Léon Marchand s’envolera pour Incheon, en Corée du Sud, puis à Singapour pour poursuivre sa tournée asiatique. Il est prévu qu’il participe à sept épreuves lors de la prochaine compétition, mais comme l'a précisé son entraîneur Nicolas Castel, « il ne va pas se forcer à faire une course s'il n'en a pas envie ». Le but de cette tournée est avant tout de prendre du plaisir et de se préparer sereinement pour les Championnats du monde en petit bassin, qui auront lieu en décembre à Budapest.

Un avenir doré en perspective

Léon Marchand avance à son rythme, en autonomie et au feeling, après des Jeux olympiques où chaque geste était minutieusement planifié. Les résultats en Chine sont déjà prometteurs, malgré les ajustements nécessaires. S’il continue sur cette lancée, il pourrait bien continuer à repousser les limites et à se rapprocher des records du monde dans les mois à venir.

Le jeune prodige français a prouvé qu’il était plus qu’un simple champion olympique. Il est avant tout un athlète en constante évolution, prêt à affronter de nouveaux défis pour écrire un peu plus son nom dans l’histoire de la natation mondiale.

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