Esteban Ocon perd son volant chez Alpine

Esteban Ocon perd son volant chez Alpine

Nico Par Nico

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L’avenir d’Esteban Ocon chez Alpine s’est brusquement assombri ce week-end après le Grand Prix du Qatar. Le pilote français, arrivé dans l’écurie en 2020 et auteur de performances solides malgré une monoplace souvent en retrait, a appris qu’il ne piloterait plus pour l’équipe lors de l’ultime course de la saison 2024 à Abu Dhabi. Une annonce qui suscite incompréhension et indignation dans le paddock, tant par son timing que par ses implications.

Esteban Ocon prendra-t-il le départ à Abou Dabi ?

Selon une rumeur, Esteban Ocon pourrait ne pas être au volant de l'Alpine lors du dernier Grand Prix de la saison, et pourrait être remplacé par Jack Doohan ⬇️#QatarGP #F1 pic.twitter.com/W4wwoKCEMK

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Un départ brutal et mal annoncé

C’est dimanche, avant même le départ au Qatar, qu’Esteban Ocon a été informé de la décision de l’écurie Alpine de le remplacer par le jeune Australien Jack Doohan dès la prochaine course. Une décision abrupte, d’autant plus cruelle qu’Ocon avait dû abandonner dès le premier tour au Qatar après une collision, une fin douloureuse pour une journée déjà difficile.

Jack Doohan is set to make his F1 race debut at the Abu Dhabi Grand Prix with Alpine expected to release Esteban Ocon early ahead of his move to Haas next year, Sky Sports News understands. pic.twitter.com/mM0bxwuMjZ

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Cette éviction intervient un mois seulement après que le Normand a offert à Alpine l’un des plus beaux moments de sa saison en montant sur la 2e marche du podium au Grand Prix du Brésil, aux côtés de Pierre Gasly (3e). Une performance exceptionnelle dans une année marquée par les difficultés techniques et stratégiques de l’écurie.

Un contexte tendu et des décisions controversées

Le départ d’Ocon s’inscrit dans un contexte de réorganisation tumultueuse chez Alpine. Depuis l’arrivée de Flavio Briatore comme conseiller de Luca de Meo, PDG du groupe Renault, l’écurie française semble avoir changé de cap, privilégiant des intérêts politiques et managériaux au détriment de la stabilité. Le récent licenciement de Victor Martins, espoir français issu de la filière Alpine, au profit de Paul Aron, un protégé de Briatore, illustre cette nouvelle approche.

Ocon, pourtant considéré comme un pilier de l’écurie depuis sa victoire surprise au Grand Prix de Hongrie en 2021, semble payer le prix de ces nouvelles orientations. Certains avancent que l’écart de performances entre lui et Pierre Gasly, qui a terminé 5e au Qatar, a pesé dans la balance. Mais beaucoup soulignent que les deux pilotes n’avaient pas bénéficié des mêmes évolutions techniques sur leurs monoplaces, un désavantage que l’écurie aurait ignoré dans son analyse.

La réaction d'Esteban Ocon à sa course difficile après son abandon en tout début de Grand Prix ❌#QatarGP #F1 pic.twitter.com/EvwPJLDI3q

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Jack Doohan : un pari risqué

La décision de placer Jack Doohan, jeune pilote australien, dans le baquet d’Ocon dès le Grand Prix d’Abu Dhabi est également sujette à caution. Doohan, bien que prometteur, arrive sans réelle préparation pour affronter les exigences de la F1, dans un contexte où Alpine a encore beaucoup à jouer en termes d’image et de compétitivité.

Un analyste du paddock commente : « Cette décision semble précipitée. Doohan n’aura pas le temps de s’adapter, et un éventuel échec à Abu Dhabi pourrait entacher sa carrière dès le départ. »

Quelles perspectives pour Ocon ?

Pour Esteban Ocon, la suite s’annonce complexe. L’annonce de son remplacement a été doublée de la confirmation qu’il roulera pour Haas en 2025, une écurie en quête de reconstruction mais bien moins compétitive qu’Alpine. Le Français participera toutefois aux tests d’après-saison à Abu Dhabi pour s’acclimater à sa future monoplace.

Si cette transition marque une régression sur le plan sportif, Ocon reste un pilote talentueux et expérimenté, capable de rebondir. Son expérience pourrait être précieuse pour Haas, tandis que son départ met en lumière les tensions internes chez Alpine, où la stratégie à court terme semble primer sur la cohérence et la reconnaissance des performances.

Alpine : une écurie en quête d’identité

Cette éviction reflète une Alpine en pleine transformation, mais aussi en perte de repères. La décision de fermer le site historique de moteurs de Viry-Châtillon et l’influence croissante de figures comme Briatore traduisent un éloignement progressif de l’identité française de l’écurie.

Alpine, qui a connu des moments de gloire sous le drapeau tricolore, semble aujourd’hui privilégier une approche plus globalisée et axée sur des intérêts économiques et politiques. Cette stratégie, bien qu’audacieuse, pourrait avoir des conséquences à long terme sur sa réputation et sa capacité à attirer des talents.

Et maintenant ? Un avenir incertain pour Alpine

Dans ce contexte, de nombreuses questions subsistent. Le remplacement d’Ocon par Doohan est-il une décision définitive ou un simple test en vue d’un remaniement plus profond en 2025 ? Certains évoquent déjà l’hypothèse d’un remplacement rapide de Doohan si ses débuts sont décevants, avec des rumeurs autour de l’arrivée d’un jeune talent comme Franco Colapinto.

Quoi qu’il en soit, cette série de décisions souligne une certaine imprévisibilité chez Alpine, où tout semble désormais possible. Alors que l’écurie s’apprête à conclure une saison en demi-teinte, l’éviction d’Esteban Ocon laisse un goût amer et soulève des doutes sur la cohérence de sa stratégie.

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